J’avais peur de ne plus pouvoir marcher, ne plus pouvoir sourire. La paralysie due au Guillain-Barré avait gagné mon visage.
Je m’appelle Françoise et en janvier 2001 j’ai attrapé la grippe. Le médecin m’a soigné avec des antibiotiques. Huit jours après, de violentes douleurs dorsales sont apparues. J’ai été hospitalisée au CHR de Lille : 8 heures d’attente aux urgences pour m’entendre dire qu’il s’agissait des conséquences de la grippe.
Françoise, 42 ans
Guillain-Barré à 40 ans (en 2001)
« Ça va passer ! »
De retour chez moi, je souffrais terriblement. J’essayais tous les antalgiques possibles pour ne plus souffrir. J’ai fait deux nouvelles expéditions aux urgences de Lille qui se sont conclues par deux retours et toujours le même encouragement : « Ça va passer ! ».
Mon état se dégradait, mes orteils, puis les pieds s’engourdissaient. Je n’arrivais plus à me lever toute seule. Mon entourage perdait patience, allant jusqu’à me dire que je me laissais aller. Lorsque l’on arrivait à me mettre debout, je tombais, incapable de maîtriser mes jambes.
Le diagnostic est tombé comme un couperet : SGB
Mon médecin traitant a finalement décidé une nouvelle hospitalisation. Après 7 heures d’attente, d’examens neurologiques, électromyogramme et la fameuse ponction lombaire qui en dit tant, le diagnostic est tombé comme un couperet : « Syndrome de Guillain-Barré« . Nous ne connaissions rien de cette maladie, sauf le peu que les médecins voulaient bien nous en dire.
La paralysie a rapidement gagné tout mon corps, seuls les bras réagissaient. J’ai commencé un traitement et mon entourage a alors pris conscience de la maladie. Moi, j’avais peur. Peur de rester dans cet état, de ne plus pouvoir marcher, ne plus pouvoir sourire car la paralysie avait gagné mon visage qui restait sans expression. Qu’est ce que j’ai pu avoir peur…..
Me battre contre la maladie pour mes 4 enfants
Puis peu à peu, la volonté de me battre à repris le dessus… Maman de 4 enfants, à seulement 40 ans, il fallait absolument que je remarche !
Au bout de 3 à 4 mois j’ai commencé à remarcher. Aujourd’hui persiste encore une petite paralysie faciale gauche, des moments de fatigue intense inexpliquées, mais je me sens guérie. Je me dis : « Tu es passée par une belle porte, profite maintenant… »
Reste que je souhaiterais que mon visage redevienne complètement normal, car j’ai encore le sourire en coin et un œil qui ne réagit pas correctement.
Je tiens à souhaiter beaucoup de courage, la volonté de vous battre, beaucoup d’amour autour de vous et bonne guérison a vous !