Diagnostic : Guillain-Barré. Je découvre les affres de l’hôpital. Quelle horreur ! Mais je suis tellement diminué que j’en ai plus rien à foutre.

Fin juin de cette année, j’attrape une gastro. En tout cas, je pense que c’est une gastro. Pas de problème, je m’auto-traite. Je ne vais pas consulter pour une connerie pareille quand même. Mais elle perdure, alors je m’obstine dans l’auto-médication.

William, 52 ans

Guillain-Barré à 52 ans (en 2010)

Je me casse la gueule et ne peux plus me relever

Puis surgissent des sensations bizarres au niveau des mains, puis des bras… Je m’en suis rendu compte en conduisant la voiture. Et de la fatigue aussi. J’appelle mon médecin qui diagnostique une paralysie faciale a frigore. J’ai droit à un traitement aux corticoïdes. Bon… Je fais confiance, je prends les médocs.

Mais point d’amélioration et très vite, je perds mon autonomie… Je me casse la gueule et je ne peux plus me relever… Que se passe-t-il ? Les pompiers me conduisent aux urgences de Béthune… Quel bordel ! Moi qui n’ai jamais mis les pieds dans un hosto sauf pour les visites, je me retrouve à faire des scanners et compagnie. Verdict : « Vous n’avez rien monsieur… ». Tout content, je fais appeler mon fils pour qu’il vienne me rechercher. On me raccompagne en fauteuil roulant jusqu’au parking (je ne sais plus marcher).

Mon état empire… mais je garde le moral

Je rappelle le médecin le lendemain qui se fie au diagnostic des urgences. Pas grave, me dit-il, il faut prendre les corticoïdes. Et si ça va pas mieux dans 15 jours, t’appelles les pompiers.

Mais je vais de pire en pire. Mon fils me dit : « T’as les yeux qui bougent plus ». Moi, je m’en rendais pas compte. Puis j’ai plus faim. En fait, j’arrive plus à avaler. Il va à la pharmacie acheter des substituts vitaminés à forte dose. Mais malgré ma bonne volonté, je n’arrive pas à les avaler… Mon état empire… mais je garde le moral. J’attends l’effet des médocs.

Mon fils, en détresse, appelle une cousine infirmière urgentiste pour lui exposer le problème. Elle débarque chez moi (qui suis réfractaire à l’hosto). Finalement, on me réembarque avec les pompiers direction le CHR de Lille après bien des palabres. Il faut négocier avec le médecin régulateur qui est un abruti, sinon c’est retour case départ aux urgences de Béthune.

Diagnostic rapide : Guillain-Barré

Arrivé au CHR, en neuro, diagnostic rapide, Guillain-Barré, réa. Là, j’ai découvert les affres de l’hôpital. Quelle horreur ! Mais j’étais tellement diminué que j’en avais plus rien à foutre.

On vient me tester, au niveau des nerfs. Electromyogramme. Un peu de réponse, je suis content. On me sort de réa et tout le mois de juillet de cette année, je le passe au CHR.

Finalement, on me libère. Direction le centre de rééducation. L’infirmière qui me réceptionne m’indique où on prend les repas. Je me déplace en touchant les murs. Je suis tout le temps en rééducation et je deviens super fort.

La force, c’est le mental. Je souhaite pour tous ceux qui m’ont lu de récupérer rapidement de leur Guillain-Barré.