J’ai des séquelles suite au Guillain-Barré, je marche avec une canne, mes jambes sont faibles, mais je fais avec.

Tout allait bien pour moi, la vie était belle. A 21 ans, je venais de finir brillamment mon BTS hôtellerie, un travail déjà en poche. Mais voilà, on ne fait pas toujours comme on veut. En effet le 13 juillet 1993, après une première visite de mon médecin, c’est dans la soirée qu’il faut m’emmener d’urgence à l’hôpital. Je suis complètement paralysé, dans l’après midi, j’ai bien tenté de me lever, j’ai fait un pas, puis deux puis plus rien, à terre deux heures durant à pleurer, à attendre le pire.

Christophe, 28 ans

Guillain-Barré à 21 ans (1993)

Je ne serai jamais plus comme « avant »

C’est vraiment impressionnant de se retrouver dans un service de soins intensifs, surtout quand les médecins ne savent pas encore pourquoi ils s’occupent de vous. 10 jours de soins intensifs, 10 jours en neurologie, 7 mois au service de rééducation, 7 mois en hospitalisation de jour, puis encore 7 mois de rééducation régulière, puis… STOP. J’en ai eu marre de tout cela ! Et oui, j’ai tout arrêté, pour vivre. Les médecins, le personnel médical, c’est bien, mais au bout d’un moment, je me suis dit qu’il ne fallait pas se voiler la face, je ne serais jamais plus comme « avant ». J’ai des séquelles, je marche avec une canne, mes jambes sont faibles, mes mains ne sont pas réellement en bon état, mais bon, je fais avec.

Le neurologue m’avait dit que j’avais 97% de chances de récupérer totalement au bout de 18 mois. Je suis allé le revoir, m’avait-il menti ? Il ne m’a jamais répondu. Donc j’ai fait le choix de poursuivre ma route. Je ne sais pas si c’était le bon. Quoi que…

J’ai fait des progrès

Depuis j’ai fait des progrès, j’ai acquis une très bonne résistance à l’effort. La preuve : je nage 2 fois par semaine (2 fois 2 km). Mais l’important n’est pas là je crois. Non, en fait la chose importante est d’être en vie et d’en avoir conscience. L’épreuve par laquelle nous sommes passé doit nous rendre plus fort, nous faire prendre conscience du formidable cadeau qu’est la vie. Car malgré tout, la vie est belle non ? Tous les petits soucis que je rencontre au travers de ma vie de tous les jours, de mon travail… tous ces tracas ne sont rien, car aujourd’hui, je ne sais pas grand chose, mais ça au moins je le sais : la vie est belle !!!