Depuis mon syndrome de Guillain-Barré (SGB), je continue à faire de l’exercice à la maison pour regagner de la masse musculaire.
Je m’appelle Gérard et j’ai 58 ans. J’ai été atteint du syndrome de Guillain-Barré (SGB) le 7 mars 2008 suite à un rhume qui a été l’élément déclencheur. Je vis aux Îles de la Madeleine, Québec, Canada.
Gérard, 58 ans
Guillain-Barré à 57 ans (en 2008)
Une inquiétante fatigue
Tout a commencé un matin quand je me suis levé avec les extrémités engourdies. Je pensais alors à une mauvaise circulation et je sentais une fatigue générale. Bon, je me suis dit que j’ai le rhume et c’est normal d’être fatigué quand on est malade. Je suis donc retourné me coucher. Au bout de quelques heures de sommeil, je me suis levé difficilement et avait de la difficulté à marcher. Je me suis aussitôt senti d’une drôle de façon dans mon corps et cette fatigue m’inquiétait. J’ai pris une douche, non sans problème, et appelé un taxi pour me conduire aux urgences de l’hôpital local.
Le syndrome de Guillain-Barré (SGB) diagnostiqué
J’ai attendu environ une heure parce que l’infirmière d’accueil n’a pas décelé l’urgence, vu que je ne faisais pas de température et que la pression était normale. J’ai finalement vu un médecin qui a diagnostiqué un syndrome de Guillain-Barré (SGB) tout de suite. Par chance, il y avait un neurologue en stage dans l’hôpital et il a confirmé le diagnostic.
Il y a eu plusieurs appels téléphoniques dans un grand centre de neurologie à Québec pour s’entendre sur une médication. J’ai rapidement eu des immunoglobulines en attendant l’avion-ambulance pour m’amener en neurologie dans une grande ville. Il faut dire que je vis en région éloignée !
À ce stade, il y avait seulement la tête qui pouvait encore bouger, tout le reste de mon corps était paralysé. Plein d’idées noires me hantaient, même si on me disait que cela allait revenir. On me donnait de 3 à 6 mois pour récupérer.
Ma vie depuis la maladie
Ça fait maintenant 14 mois que c’est arrivé et je n’ai pas encore récupéré tous mes morceaux. Il me manque de la dextérité dans les mains parce que les membres supérieurs ont été plus atteints que les jambes. Mais je fonctionne à peu près normalement. J’ai recommencé à travailler, je conduis mon auto et ma moto et je continue à faire de l’exercice à la maison pour regagner de la masse musculaire. Cela avec beaucoup de suppléments alimentaires pour être sûr de ne pas manquer de vitamines et minéraux à la formation des cellules endommagées.
Je peux dire qu’à 90%, mon moral a été bon et je savais que c’était crucial pour me remettre sur pied. Ma conjointe et mes trois enfants ont été d’un support inestimable et cela a été ma raison de me battre et de me relever. Un gros point tournant dans ma maladie est quand une amie est venu me voir à l’hôpital et m’a dit : « Tu sais Gérard, dans la vie il nous arrive toutes sortes de choses dont on n’a pas le contrôle mais il y a une chose qui nous donne un certain contrôle, c’est le regard qu’on a sur ces choses. »
Il y a toujours deux côtés à une médaille et on a le choix de regarder le côté sombre, négatif, ou bien le côté lumineux, positif. Je me suis dit que plus l’expérience est intense, plus la leçon de vie sera importante et grandiose ; c’est le cadeau au bout du tunnel.
Je suis convaincu aujourd’hui que je vais récupérer toute la mobilité que j’avais avant le syndrome de Guillain-Barré (SGB).