Les médecins et le personnel médical s’agitent autour de moi. Ils craignent la progression du Guillain-Barré.

Le samedi 15 novembre 2003, malgré un soudain malaise général, je suis parti à Perpignan. Environ 500 kms de route effectués étrangement, sans aucune, douleur. Le dimanche 16, le malaise revient accompagné de troubles de la marche.

Armand, 68 ans

Guillain-Barré à 67 ans (en 2003)

Je m’écroule en voulant ouvrir la porte

Le lundi 17, je consulte un généraliste. En sortant de chez lui, les passants que je croise me regardent avec suspicion. J’ai l’air d’un homme saoul. Le mardi 18, le même généraliste vient me consulter à domicile : il ne découvre toujours pas ce que j’ai. Le 19, en voulant aller ouvrir la porte, je m’écroule. Je n’ai plus de jambes. J’ai toutes les peines du monde à ramper jusqu’à mon lit et surtout à y remonter.

C’est après avoir appelé S.O.S. médecins que je suis expédié en neurochirurgie par le praticien. Le chirurgien qui me reçoit me soumet à un tas d’analyses, I.R.M. comprise. Il a deviné ce qui m’arrive et m’envoie à l’hôpital de Perpignan. Le neurologue qui me prend en main poursuit les examens : un jour aux urgences, 7 jours de réanimation.

Ils craignent la progression du Guillain-Barré

Je suis branché de partout : perfusion, cardio, tension, oxygène. Les médecins et le personnel médical s’agitent autour de moi, m’interrogent souvent : « Déglutissez-vous bien ? N’avalez-vous pas de travers ?” Je réponds que tout va bien de ce côté-là mais cela ne les rassure pas, ils craignent la progression de la maladie et la paralysie des muscles respiratoires. Étrangement, je ne me rends pas compte de la gravité de mon état, pas plus à l’heure où je vous écris. En fin de parcours, la ponction lombaire qui confirme le diagnostic : « syndrome de Guillain-Barré ».

Je n’ai pas l’impression d’être malade

Le 3 décembre, je suis envoyé au centre de réanimation de Barcarès « Le Floride » où je reste jusqu’au 3 janvier 2004 avec comme “remèdes”, balnéothérapie et gymnastique. Puis je fais un autre séjour du 1er mars au 13 mars à la clinique « Les Sources » à Nice où je suis de la rééducation.

Curieusement, j’ai l’impression que tout en étant handicapé par mes nerfs qui, ne fonctionnant plus, m’ont affaibli, je ne suis pas malade. Je n’ai jamais eu de fièvre, ni de douleurs particulières. Juste cet engourdissement des jambes et des mains, ainsi que ce manque d’équilibre qui peut m’envoyer à terre à tout instant. Je n’ai jamais non plus eu d’inquiétudes quelconques sur ce qui m’est arrivé.

Je ne cesse de progresser

Le 9 juin, je suis hospitalisé à l’hôpital de PERPIGNAN où je reste jusqu’au 17, date à laquelle je suis de nouveau envoyé au centre de Barcarès « Le Floride ». Remèdes : 2h de piscine le matin et 3h et demie de Kiné l’après midi (soins, massages, exercices de gymnastique). Je suis très bien soigné.

Le fauteuil a été abandonné au centre de rééducation de Nice. Les béquilles ont elles été abandonnées durant le séjour au centre « Le Floride ». Je sors le 31 juillet avec une canne.

Depuis mon retour à la maison, je ne cesse de progresser : j’ai laissé la canne, je vais à la salle de gym tous les jours. Je ne suis pas totalement guéri, j’ai encore les pieds engourdis, mais j’ai pratiquement retrouvé mon équilibre et la force me revient peu à peu. Disons que j’en suis à environ 80 % de récupération. La vie est belle courage pour ceux qui sont éprouvés.