Imaginez l’inquiétude d’une femme paralysée par le Guillain-Barré pendant sa grossesse et sentant en elle bouger son enfant.

En 1973, ma maman alors âgée de 34 ans était enceinte depuis 7 mois. Sa grossesse se passait sans problème jusqu’au jour où elle a ressenti une sensation assez étrange. Cette sensation selon ses souvenirs a démarré par un manque de force assez violent. Elle a eu l’impression que toutes ses fonctions musculaires l’abandonnaient en même temps.

Olivier témoigne pour sa maman de 62 ans

Guillain-Barré à 34 ans (en 1973)

Un accouchement malgré le Guillain-Barré

En deux jours, elle ne pouvait plus marcher, ni remuer ses bras et s’est retrouvée sur un lit d’hôpital. Au bout d’une semaine, le seul mouvement qu’elle pouvait encore effectuer était de cligner des yeux. Le SGB était diagnostiqué. Imaginez l’inquiétude et la souffrance d’une mère entièrement paralysée et sentant en elle bouger son enfant.

Après certaines complications, les médecins décidèrent de donner naissance à son enfant (à noter que le professeur du service qui l’avait suivi dès le départ ne s’est pas déplacé ce jour-là : il estimait qu’il n’y avait plus aucune chance pour elle et son enfant).

Le 13 mars 1973, ma petite sœur naissait à l’âge de 7 mois et demi par césarienne… Elle fût directement opérée après sa naissance. On lui pratiqua une ablation complète du gros intestin pour cause d’entérite ulcéro-nécrosante (à cause des médicaments pris par ma mère, d’après les médecins de l’époque).

Le retour à la normale

Au bout de trois semaines, ma maman ressentit une légère amélioration avec un retour très lent des fonctions qu’elle avait totalement perdues. Au bout de plusieurs mois de rééducation, de volonté de s’en sortir, elle retrouva toutes ses fonctions en ne gardant aucunes séquelles.

Aujourd’hui, elle vient de fêter ses 62 ans avec ses huit petits enfants. Quant à ma sœur, elle qui aurait du être suivie dans un centre spécialisé (diététique…), elle a grandi et mène une vie tout à fait normale. Aujourd’hui, elle est infirmière et a un bébé de 12 mois.

Mon témoignage vous paraît sûrement un peu romancé (ou téléphoné), mais c’est le fait que je ne l’ai pas vécu moi même. Je veux que ce témoignage serve à redonner confiance à tous les gens affectés d’un Guillain-Barré. Comme l’a fait ma mère, pour une guérison complète, il faut garder espoir…