Alors que mon père est jeune retraité et qu’il pourrait enfin profiter de la vie avec ma mère, le Guillain-Barré survient.
Je m’appelle Valérie, je suis de l’île de la Réunion, et je voudrais vous parler de mon père que j’adore. Il a 52 ans, il est retraité et le Guillain-Barré est arrivé dans sa vie le 29 novembre 2001, le jour de son anniversaire. Il a soulevé une pierre et là… plus de forces.
Valérie témoigne pour son papa, 52 ans
Guillain-Barré à 52 ans (en 2001)
On pensait que c’était une grosse fatigue
Il avait mal dans les bras alors il est allé se reposer. Le lendemain, à table, il ne pouvait même plus couper sa viande, on ne comprenait vraiment pas ce qu’il se passait, mais on pensait simplement que c’était une grosse fatigue. On lui a alors conseillé d’aller chez son médecin traitant, mais il ne pouvait même plus tourner la clé pour faire démarrer la voiture. Alors le médecin est venu tout de suite chez nous. Il nous a dit que c’était une grosse fatigue, qu’il fallait beaucoup de repos, et lui a prescrit des médicaments.
Le lendemain, c’étaient ses jambes qui perdaient toutes leurs forces. Il pouvait à peine marcher. Le médecin est revenu, et là il a demandé l’hospitalisation car il n’avait aucune idée de ce qu’il avait. Mais même à l’hôpital de St Pierre, ils n’ont rien trouvé. Ils l’ont transféré à l’hôpital de St Louis, où sont hospitalisées les personnes qui attendent la mort.
J’ai vu mon père pleurer pour la première fois
Toute la famille était désemparée. On ne savait pas ce qui se passait. Pendant ce temps là, la maladie gagnait du terrain. Aussi le lendemain, lors de ma visite à l’hôpital, je découvris mon père en larmes. C’était la première fois que je voyais mon père pleurer. Il n’en pouvait plus et connaissant la réputation de cet hôpital, il disait qu’on ne pouvait plus rien pour lui. Il n’avait pas du tout le moral, ce qui aggravait son cas car son taux de diabète augmentait de plus en plus.
Il a demandé à voir un neurologue et c’est dans l’après-midi que la nouvelle est tombée : il avait le syndrome de Guillain-Barré (SGB). Mais d’où sort cette maladie ? Pourquoi mon père ? De quoi cela provient ? Est-ce que cela se guérit ? Des questions, il y en avait de plus en plus qui tournoyaient dans ma tête.
Il est resté à l’hôpital pendant 15 jours, avec des injections d’anticorps 24/24h.
Heureusement, le moral est là !
Aujourd’hui, il est chez nous dans un fauteuil roulant, il va à l’hôpital de jour, une ambulance vient le chercher tous les matins et le ramène l’après-midi. C’est l’hôpital du Tampon, qui est spécialisé en rééducation. Il a le moral, et pour nous c’est très important. Car nous aussi on craque parfois.
La vie est injuste. Il n’avait jamais eu de maladie importante. Et là, alors qu’il est retraité depuis 2 ans, alors qu’il pourrait enfin profiter de la vie avec ma mère, cette maladie survient. Heureusement qu’il n’a pas eu de complications (arrêt respiratoire, paralysie, …), car il aurait baissé les bras.
En attendant sa guérison complète, toute ma famille prie énormément pour lui, sans oublier toutes les personnes qui sont atteints de cette horrible maladie.